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20° Anniversaire

Anniversaire Renault-Nissan

Aujourd’hui, 27 mars, c’est le vingtième anniversaire de la prise de contrôle de Nissan par Renault, lequel prenait en ce jour de 1999, 36,8 % du capital du japonais pour 33 milliards de francs  (rappel : l’Etat français détenait à l’époque environ 45% du capital de Renault...)

Coïncidence, la presse économique de ce jour (Financial Times) annonce que Renault relancerait un projet de fusion à double détente : avec Nissan d’abord, puis Fiat Chrysler Automobiles… On a envie de crier au fou !!

Que FCA cherche un partenaire pour optimiser ses volumes au-delà des 4 à 5 millions actuels, on peut comprendre mais que Renault cherche à élargir l’Alliance au-delà des 10 millions de capacité déjà réalisée, on voit mal l’intérêt, ce d’autant que Renault et Fiat sont bien les cocus de ces deux précédents rapprochements.

Après avoir pris le contrôle de toute l’industrie automobile italienne, avoir flirté avec beaucoup de constructeurs européens, s’être fiancé avec G.M. puis rompu avantageusement, le génial Sergio Marchionne, directeur général de Fiat "ramasse" en 2009, 20% de Chrysler à l’agonie pour rien, sinon la promesse de remettre la société en état pour rembourser au Trésor américain son prêt de 6 milliards de dollars, après quoi, il sera libre d’en prendre le contrôle. Après différentes étapes, en 2014, Fiat complète le rachat total de Chrysler pour environ 4 milliards de dollars et l’ensemble devient « Fiat Chrysler Automobiles ». Profitant de la croissance du marché américain et de l’explosion de la demande de SUV, les marques Jeep, Ram et Dodge, au sein de Chrysler, développent considérablement leur business et rapidement FCA gagne plus d’argent aux US qu’en Europe si bien que Fiat se trouve marginalisé au point que, suite au décès surprise de Sergio Marchionne, c’est un américain, Mike Manley, patron de Ram qui prend les commandes !

De même pour Renault, après avoir remis en état Nissan, Monsieur Ghosn lui a offert l’Eldorado Chinois (voir ma note du 9 fev. Ghosn…suite !) ce qui lui a permis de distancer irrémédiablement Renault avec 1.500.000 ventes supplémentaires qui s’ajoutent aux ventes réalisées avec l’appui de Renault sur d’autres marchés où il est particulièrement investi : 70000 ventes  annuelles en plus en France, 100.000 au Brésil, autant en Russie sans rien en retour sur les chasses gardées de Nissan : Japon , Mexique et, bien sûr, Etats Unis. Sous la pression on a permis au pauvre français de s’aligner en Chine, mais au plus mauvais moment, quand le marché se retourne et qu’il n’y a plus que des coups à prendre…

Les financiers diront, qu’importe, c’est le même ensemble ; les dividendes sont encaissés par les plus faibles, l’effet très positif des synergies sur les coûts est toujours bon à encaisser….C’est la réflexion court terme qui leur est propre, au-delà il faudrait prendre en compte la lourdeur des processus de décision, des arbitrages, la standardisation des produits, leur inévitable banalisation, le facile et confortable badging, la condamnation de l’innovation sur l’autel de la synergie. C’est tout ça qui a conduit la puissante General Motors à la faillite en 2009 et le très libéral Etat Américain a du avancer 60 milliards pour la sauver…..provisoirement !

 

Jacques CHEINISSE                                             le 27 mars 2019

 

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