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  • Plus de Patron chez Renault!

    Plus de Patron chez Renault !

     

    Officiellement, c’est le 29 aout 2013 que Carlos Tavares, Directeur Général Délégué aux Opérations a quitté Renault. Cinq jours après, le 3 septembre a été révélé un Projet d’adaptation de l’organisation du groupe Renault qui scinde en deux le périmètre des responsabilités qu’avait Tavares :

    Une Direction Déléguée à la Compétitivité (Chief Competitive Officer) qui garde l’ « Amont » : Design, Produits/Programmes, Ingénierie, Fabrication, Supply-Chain, Qualité et Informatique,   et :

    Une Direction Déléguée à la Performance (Chief Performance Officer) qui recueille l’ « Aval » ; les Régions : Europe, Euromed-Afrique, Eurasie, Amériques, Asie-Pacifique ainsi que la Direction Commerce et Marketing.

    Tout ce beau monde, par nature, en conflit permanent réfère maintenant directement au Président, généralement à 30.000 pieds au-dessus du niveau de la Seine, entre Paris-Tokyo-Detroit-Séoul-Moscou-Bucarest-Beyrouth-San-Paulo-Dehli…ainsi que la Direction Financière, la Direction des Ressources Humaines et la Direction Déléguée à la Présidence… heureusement tenue par un Surhomme !

    Si on réfléchit à qui profite cette réorganisation, c’est évidemment aux « Commerçants », ancien terme trop noble pour désigner de simples distributeurs n’ayant jamais pratiqué l’art difficile de la vente ; ils obtiennent ainsi une certaine autonomie et gagnent un niveau hiérarchique. Or Tavares, sûr de la qualité de ses produits, n’a jamais cessé d’exercer sur eux une forte pression pour remonter le niveau des prix de vente avec l’objectif à terme de rejoindre celui de Volkswagen, ce qui est en cours ; bien sûr ça remet en cause le prétendu équilibre prix/volume, mais les ventes et la part de marché de Renault n’ont pas attendu les interventions de Tavares pour s’effondrer dangereusement. On imagine bien le débat musclé que cette orientation stratégique sur les prix pouvait engendrer.. jusqu’à l’arbitrage de Ghosn, intervenu probablement avant ou pendant les vacances. Pour le prétendu Chief Operating Officer de Renault, déjà privé de la responsabilité de ses Ressources Humaines et de la Communication, il n’était pas pensable d’abandonner le Commerce, d’où son renoncement et, dans la foulée, cette dramatique interview de Bloomberg, la bombe de l’été où notre Tavares faisait des offres de service à General Motors ! Au passage on peut s’étonner du contenu du tract de F.O.distribué aussitôt, qui accable Tavares en faisant semblant d’ignorer ce qui se trame chez Renault dont l’élimination par le Président  du Directeur des Opérations dans le cadre de la préparation de sa réélection au printemps prochain ; dans cette perspective, Ghosn se serait-il aussi déjà assuré du contrôle des syndicats ? 

    Ce serait désespérant car c’est bien eux qui devraient prendre la tête d’un Comité de Sauvegarde pour arrêter le désastre de la gouvernance Ghosn depuis 8 ans, en établissant un bilan objectivement chiffré à disposition du Conseil d’Administration !

    Car, que reste-t-il de Renault ?

    Une part de marché VP  de la marque en Europe de moins de 6,5 % pour 11% en 1999 quand notre Surhomme est rentré chez Renault, soit une perte d’environs 600.000 ventes par an !

    Une gamme de produits atrophiée par le renoncement en milieu et haut de gamme et la concurrence de Dacia en bas de gamme et sans aucune innovation ni ambition.

    Des clients perdus par centaines de milliers, ne trouvant plus le produit qu’ils recherchent ou écoeurés par un service après-vente ne voulant pas assumer la non-qualité de certains organes.

    Des usines très sous engagées alors que se construisent de nouvelles capacités pour d’autres partenaires de l’Alliance.

    Une image en perte de vitesse sur tous les tableaux au point de songer à relancer Alpine…

    Le joyau de la F1 qui bascule gentiment vers Nissan par Infiniti interposé.

    La déroute de la Voiture Electrique avec une Fluence ZE qui devait remplir les rues de Tel-Aviv et une Zoé qui devait remplir l’usine de Flins…et, en face, la bonne santé des Toyota Hybrides.

    Un personnel désabusé, démotivé, s’attendant au pire.

    Quel  gâchis !

     

    Jacques CHEINISSE      le 07/09/2013