PSA : la relance de la lutte des classes!
Le drame de PSA et la relance de la lutte des classes !
En 1984 la Régie Nationale des Usines Renault est en situation de faillite : sa dette atteint presque 60 milliards de francs (soit 16 milliards d’euros 2011), elle perd 12,55 milliards de francs (soit 3,38 milliards d’euros) sur l’année. Les licenciements sont de fait, interdits dans cette entreprise d’Etat, il est même défendu de parler de sureffectif… Le 21 janvier 1985, son PDG, Bernard Hanon, à qui l’on doit la géniale R5, est démissionné pour sa mauvaise gestion par Laurent Fabius, Premier ministre, et son Directeur de cabinet, Louis Schweitzer est chargé de la sale besogne à l’encontre du PDG déchu. Georges Besse le remplace.
Les surcapacités de Renault sont alors estimées à 30%. Les effectifs sont de 213 725 personnes pour fabriquer environ 2 000 000 de véhicules. L’Etat doit apporter 8 milliards de francs (2,15 milliards d’euros) à l’entreprise, ce qui fait dire au contribuable, quand il voit passer une Renault « Tiens, voilà mes impôts qui roulent … ». Un plan de suppression de 21 000 emplois est mis en place, qui suscite bien sûr grèves dures et affrontements violents. Pas de patron voyou, pas d’actionnaires aux dents longues, pas de grande famille, pas de licenciements boursiers à l’horizon, c’est l’Etat, socialiste de surcroît, qui est seul aux commandes. L’entreprise commence à se redresser et ses salariés de retrouver l’espoir, sinon la fierté ; puis, le 17 novembre 1986, Georges Besse est ASSASSINE. A méditer dans les débats actuels concernant PSA : Il est indigne et dangereux que les autorités de l’Etat stigmatisent les patrons et les actionnaires. On peut le comprendre de certains syndicats à l’ancienne, plus ou moins « bolcheviks » mais pas de ministres en fonction, sous peine de confirmer que la France est bien la dernière nation communiste d’Europe !
Il faudra attendre 1987 pour retrouver la voie des bénéfices : les effectifs sont alors tombés à 188 936 salariés, soit 24 789 victimes qui continueront à se multiplier au cours des années. Dans la foulée, l’usine de Billancourt a été fermée, puis plus tard, celle de Vilvorde et, 25/30 ans après…, prochain rendez-vous douloureux à prévoir, la fermeture de l’usine Renault de Flins avant la fin du quinquennat : remplir cette usine de 150 000 Zoé électriques à court terme, comme le plan Renault le prévoit, relève d’un rêve idéologique mais pas d’une prévision fondée.
« Le changement c’est maintenant » !
le 18 juillet 2012
Commentaires
Très juste sur le fond mais erreur dans les conversions franc/ euro
1 € = 6,55957 franc
réponse à cr: le fond est juste et la valeur de 2,15 milliardd d'€ aussi, Jacques Cheinisse en homme avisé a tenu compte de l'inflation , 73% depuis 1984.
A l'époque de Vilvorde je détenais quelques actions Renault.Dès la fermeture de ce site et le licenciements de plus de 5000 employés elles ont fait un bon positif énorme en une semaine?!... Je pense que là, est la source de la lutte des classes!Cela m'a ouvert les yeux.Dès ce jour je me suis débarassé de tout mon portefeuille et je n'ai plus jamais eu d'actions!