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Mondial de l'automobile 2010:Salon des Artifices automobiles

Le 07/10/2010

 

Mondial de l’Automobile 2010 : Salon des Artifices automobiles 

 

(Selon Larousse, artifice : ruse en vue de tromper….)

 

N’en déplaise aux tristes devins annonçant une baisse sensible de l’attrait de l’Automobile, notamment chez les jeunes, il faut avoir tenté cet après midi, par exemple, le passage entre les stands Ferrari et Alfa-Romeo  pour constater qu’il n’en est rien ; renseignement pris auprès du commissariat du Mondial la fréquentation sur les six premiers jours est du même ordre qu’en 2008, avant la Crise, donc très importante puisque ça vaut à Paris le rang de premier salon automobile mondial par sa fréquentation (près de 1.500.000 entrées en 2008) .

Si on rencontre beaucoup de nouveautés, concept-cars et nouveaux modèles, on ne peut pas parler de révolution, mais pour les observateurs avisés de la Chose Automobile, cette fête dégage aussi un certain malaise : on constate en effet une accélération du factice, de la désinformation ou pour utiliser un terme démodé, du « bluff » notamment dans le domaine environnemental ! Par exemple  l’inscription en grand sur les portières des autos de consommations idylliques très éloignées  de la réalité quotidienne des consommateurs ou l’annonce sur les voitures électriques omniprésentes, d’autonomies théoriques  illusoires.

C’est sensible également dans le domaine du design, du style. Sur un Salon faute de pouvoir essayer les Belles c’est par leur expression stylistique qu’on peut juger de leur attrait lequel est avant tout une affaire de ligne générale et de volumes, comme une sculpture. Le dosage des proportions est très important entre longueur, largeur, hauteur, porte-à- faux avant/arrière, puis l’inclinaison des montants  de pavillon (toit) , la découpe des ouvrants, et enfin, les galbes . Or, là, on assiste au développement d’une tendance qui consiste à découper ces volumes d’arêtes très saillantes ou, au contraire de traits de gouge en creux qui ont la mission d’alléger des volumes trop lourds mais qui, par leur outrance ou leur mouvement artificiel (le contraire de naturel…) se présentent comme une affreuse boursouflure, cicatrice d’accident de conception…  On remarque bien ce phénomène chez Mercedes qui nous avait habitués à des lignes beaucoup plus pures, notamment sur la nouvelle CLS, mais aussi sur la Citroën DS4, la Hyundai  Equus et bien d’autres. Il faut admettre que si le design faisait l’impasse sur ces surlignages  et décorations artificielles, il nous resterait une ligne d’une affligeante banalité, autre tendance triste qu’on constate un peu partout : Toyota Verso S, VW Passat, Renault Latitude, qui, c’est un comble nous ferait presque regretter la Vel Satis. Il faut aller chez Kia pour constater devant l’Optima, que le cahier des charges d’un voiture classique ne débouche pas fatalement sur l’ennui …

Les Concept-Cars ont théoriquement la mission de faire rêver le passant, tout en exprimant le savoir-faire du constructeur, voire même, sa stratégie future. Ils sont nombreux à la Porte de Versailles, souvent bien réussis esthétiquement, mais la plupart d’entre eux ont la charge d’enfoncer, bien profond la prise électrique dans le crâne des  badauds en voulant les persuader qu’une voiture électrique peut aussi être sportive ! Le TGV qui peut rouler en totale liberté à 350 Km/h a pourtant, depuis longtemps,  persuadé le public que les moteurs électriques peuvent être très puissants…

Mais de là à dire qu’une voiture électrique peut être authentiquement sportive, il y a encore un grand pas à franchir car il ne suffit pas d’être puissant et « coupleux » pour être sportif s’il lui manque la dimension sonore : Tous les sens sont comblés au volant d’une bonne voiture de sport, particulièrement, l’ouïe, quand un bon V12 envoie la musique…

Un des Concept-Car surprise de ce Salon (bonne surprise d’ailleurs) est la Furtive eGT, d’Exagon Motors , qui, comme son nom ne l’indique pas, est une Société Française. Selon le dossier de presse, cette belle GT électrique sera équipée d’un système de sonorisation révolutionnaire, le « Hopman Sound Transfer », mais on n’en sait pas plus sur le genre de son qui sera émis…Le problème est travaillé aussi par Nissan pour la bien tranquille berline électrique  Leaf qui vient d’être lancée aux US.

Qui parle d’artifices ???

Autre chose : Il est bien connu qu’outre un prix de vente excessif, le gros obstacle qui reste à franchir sur la route du succès de la voiture électrique est son autonomie ! Les marketeurs ayant sans doute calculé après moult  études  que le minimum d’autonomie acceptable était de 160 Kms, toutes les autos électriques présentées ici revendiquent au minimum cette autonomie, en cycle mixte normalisé qui est bien loin de reproduire les conditions de circulation urbaines et suburbaines en accordéon que nous connaissons tous les jours, et bien sûr sans éclairage, ni essuie-glace, ni chauffage, ni conditionnement d’air. Valeo qui travaille à diminuer ces consommations annexes souligne qu’il faut 5 à 6 Kw/h pour chauffer l’habitacle, soit 20 à 30 % de la capacité de la batterie, soit autant d’autonomie en moins pour le seul chauffage !  

Artifices toujours !

Le même dossier de presse d’Exagon Motors nous apprend que « 100% électrique, la Furtive eGT peut rejoindre Paris-Nice grâce à la présence du GGA » pour Générateur de grande Autonomie. Il s’agit en fait d’un petit moteur thermique (horrible chose !) qui se contente de recharger les batteries, comme dans la Volt de GM : la belle GT tout électrique est en fait une hybride, sans doute même mild-hybride, la sémantique développée dans ce domaine ne m’est pas encore familière et s’enrichit tous les jours de termes équivoques destinés à tromper le client : après full-Hybride, on découvre mid-Hybride, mini-Hybride et même micro-Hybride, très contestable puisqu’il ne concerne qu’un Stop-Start qui n’a rien à voir avec la chaine de traction…

Exagon Motors est aussi très honnête de nous prévenir que l’autonomie de sa très belle GT de 340 cv. varie en fonction de la vitesse :

Elle est de 402 kms à la vitesse constante de 50 Km/h

              de 288 kms à la vitesse constante de 90 Km/h

              de 197 kms à la vitesse constante de 130 Km/h

C’est très scientifiquement précis mais on n’aura jamais la possibilité de vérifier, car comment rester 197 Kms à la vitesse constante de 130 Kms avec 340 c.v. sous le pied ?

Ce qui est évident, c’est que pour tenir la distance, il faut brider la cavalerie et que c’est incompatible avec le terme de SPORT !

 

 

Commentaires

  • Bonjour & Merci Jacques,
    Heureux de te relire, je rviendrais sur ton article dans qq jours

  • Merci pour cette analyse. cela m'évite un voyqge et je peux en parler comme si j'y étais.

  • C'est vrai qu'il y a des choses un peu surprenante comme celle là.
    mais je pense qu'un jour ou l'autre l'état finira par interdire les voitures typées sports étant donné qu'on ne peut pas rouler sportivement sur route

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