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  • BREVETS 2010

    Brevets publiés 2010.

     

    Dans cette dramatique actualité que nous traversons, les médias ont eu peu de place pour développer une information économique importante concernant les dépôts de brevets. C’est dommage car cette indication est un baromètre important de la capacité d’innovation de nos entreprises, et, par là, de leur projection dans l’avenir.

    L’INPI (Institut National de la Propriété Industrielle) vient donc de publier le palmarès des dépôts de brevets 2010. Il faut préciser que, compte tenu des délais imposés (de l’ordre de 18 mois) entre dépôt et publication, il s’agit là de brevets déposés entre le 1°juillet 2008 et le 30 juin 2009, donc encore en pleine crise économique.

    Malgré cela, le nombre de dépôts a progressé de 4,7% avec des tendances très différentes selon les déposants ; dans le secteur automobile, PSA reste de loin le premier déposant avec 1152 brevets publiés, soit un recul de 9% sur 2009, Saint Gobain augmente de 13%, Valeo et Michelin baissent de 7%. Quant à Renault avec 562 brevets, il décroche sévèrement de 38%  après avoir déjà baissé de 5% un an plus tôt ! Notre constructeur national prétend avoir changé de stratégie de brevets compte tenu du coût des dépôts et de la protection ; ça peut expliquer une partie de ces écarts mais la vraie raison est à rechercher dans les économies décidées sur les budgets de R&D : 26% sur l’exercice 2009. Et ça ne va pas s’arranger puisque ce budget a encore été diminué de 48 millions d’euros en 2010 et que dans le Plan 2016, il est inscrit qu’il doit baisser de 5% par an…

    On a bien là, la confirmation que la Direction Générale de Renault sacrifie délibérément l’avenir de l’entreprise pour présenter à ses actionnaires et aux analystes financiers des comptes favorables. Dans les années 90, Chrysler avait adopté cette stratégie de R&D qui consiste à reporter sur ses fournisseurs les frais de recherches et, ainsi, perdre progressivement son know-how : il n’a pas fallu attendre longtemps pour voir le résultat….

  • l'Homme Indispensable !

    L’HOMME INDISPENSABLE !

     

    Suite à cette affaire d’espionnage chez Renault et au licenciement scandaleux de trois cadres supérieurs irréprochables, la vindicte médiatique et politique a largement visé la tête de Carlos Ghosn. Mais l’habile PDG s’est empressé de convoquer son dévoué Conseil d’Administration qui, pris à contrepied, a soutenu à l’unanimité ses décisions, pensant ainsi faire front à l’attaque habilement déviée par Carlos de sa propre personne sur Renault. Et maintenant la presse, prétendument sérieuse présente M.Ghosn comme l’homme indispensable en tant que pivot de l’Alliance. C’est le cas du Monde daté des 20/21 mars et du Point du 17 mars où on peut lire en conclusion de l’article « L’accident de Carlos Ghosn » :

    « Si le patron, en disgrâce à l’Elysée, a pour l’instant sauvé sa tête, c’est moins en raison de sa réputation de supermanager que parce qu’il constitue le dernier rempart français au sein d’une alliance Renault-Nissan aujourd’hui déséquilibrée au profit des Japonais (Nissan pèse 32 milliards d’euros en bourse contre 12 pour Renault ). »

    On croit rêver… car il faut être bien naïf pour penser que Carlos Ghosn est le français qui défend les intérêts de Renault contre Nissan ; les exemples du contraire abondent, j’en ai déjà cité quelques uns dans ce blog. Et c’est cyniquement logique puisque M.Ghosn est payé six ou sept fois plus cher par Nissan. L’ennui c’est que cette idée toute faite de l’homme indispensable prévaut dans les milieux de la finance mal informés et aussi, hélas, chez l’actionnaire principal, un peu comme la femme battue qui ne peut pas se passer de son tortionnaire…

    Faut-il rappeler quelques chiffres faciles à vérifier :

    Quand on écrit que Nissan pèse 32 milliards € contre 12 pour Renault, ce dernier détenant environ 44% du premier, devrait logiquement être crédité à ce titre de 13,9 milliards d’€ et donc, si sa capitalisation boursière est à 12 milliards, c’est qu’on estime que Renault, en propre ne vaut plus rien…Or, au 31 dec 1998, avant la prise de contrôle sur Nissan , Renault pesait 9,18 milliards d’€ (98), sans Nissan, sans Dacia, sans Samsung !

    En 1999 la marge opérationnelle de Renault (seul) était de 5,9%...pour 2,8 en 2010 avec le renfort actif de Dacia et Samsung.

    Le 27 mars 1999, Renault prenait 36,8% du capital de Nissan, soit pour Renault un engagement de 5 milliards  d’euros environ. Carlos Ghosn en devenait le Directeur Général puis quinze mois plus tard le Président et Chief Operating Officer.

    Après la fermeture de 5 usines, le licenciement  de 21000 employés, la réduction drastique du nombre de fournisseurs de 1145 à 600, la vente des bijoux de famille qui n’étaient pas dans le cœur de l’activité automobile, le Revival Nissan Plan a réussi, Bravo Monsieur Ghosn !

    Renault encaisse largement les dividendes de son opération japonaise, mais à quel prix ? Si Nissan s’est indiscutablement enrichi au sein de l’Alliance, Renault s’est appauvri ! On l’a vu en termes financiers  pour la capitalisation boursière et la marge opérationnelle ; au niveau commercial c’est pareil :

    En 2000, Renault (seul) réalisait 2 338 000 ventes dans le monde pour 2 625 000 en 2010 avec Dacia et Samsung, soit +12%.

    En 2000, Nissan réalisait 2 561 000 ventes dans le monde pour 4 081 000 en 2010, soit +59% !

    On voit bien que les résultats de « supermanager » qui a la responsabilité des deux entreprises sont pour le moins déséquilibrés.

    Aujourd’hui, au vu de ces résultats indiscutables, il faut objectivement et sans tabou, se poser la question du véritable intérêt de Renault dans cette Alliance,  ! Certaines synergies ont des effets financiers positifs évidents à court terme, mais qu’en est-il de l’avenir ? Je prendrais l’exemple de cette nouvelle synergie annoncée dans le Plan Renault 2016 qui consiste à fusionner les plateformes C (Mégane) et D (Laguna) : ça reviendrait à créer pour Renault et Nissan une base roulante intermédiaire qui risque d’être plus chère qu’un base spécifique C à très gros volumes et insuffisante en prestations face aux attentes des clients du segment D ; en cours d’élaboration, on tirera les coûts pour être bien centrés en prix du segment C, prioritaire en volumes et on sacrifiera ainsi les prestations nécessaires au segment D, d’où la disparition définitive programmée de Renault en Haut de Gamme. Nissan s’en sortira car il dispose d’une base roulante E…

    L’idée dominante de la rentabilité par les volumes est à combattre : BMW fait la démonstration qu’on peut viser des marges opérationnelles de 8,5% avec des volumes de un million de voitures !

    Si on veut éviter à Renault une dérive à la G.M., le personnel encore lucide doit organiser la résistance à la pensée unique qui leur est imposée et lancer le chantier d’un bilan objectif de l’Alliance et de ses apports respectifs à chacun des partenaires !

     

  • Les Excuses de M.Ghosn

    Vous êtes priés d’excuser M. GHOSN …et après ??

     

    Madame Lagarde, Ministre des Finances déclarait, la semaine dernière, que si cette affaire d’espionnage Renault se révélait sans fondement, il faudrait en tirer les conséquences.

    Aujourd’hui, c’est acquis : le Procureur de la République de Paris a conclu que l’affaire d’espionnage n’était en fait qu’un possible dossier d’escroquerie dans lequel un des enquêteurs de Renault serait soupçonné et surtout, qu’aucune charge n’était retenue à l’encontre des trois cadres licenciés par Renault !

    Alors, qu’attend l’actionnaire majoritaire pour « en tirer les conséquences » ?

    Dès cette annonce, hier, le dynamique PDG du groupe a convoqué un Conseil d’Administration extraordinaire. Qu’en est-il sorti ? A 20h43 un communiqué de presse nous apprend que « le Conseil d’Administration soutient unanimement la décision de Carlos Ghosn » Or, dans ce Conseil, figurent les représentants de l’Etat et du Personnel qui, quelques jours avant par la voix de Madame la Ministre et des Syndicats souhaitaient sanctionner sévèrement la Direction Générale : si unanimité veut encore dire quelque chose, ces représentants se seraient donc « couchés », car aucune décision dans ce sens n’a été prise !

    Quel est donc ce « Plan » sorti du C.A. extraordinaire ?

    --  Le bon M.Ghosn a refusé la démission de Patrick Pelata, directeur général.

    --  Grand Cœur, il a renoncé à son Bonus 2010, une misère de 1,6 millions d’euros et prié M.Pelata et les autres dirigeants impliqués (sic) d’en faire autant… Mais ça risque fort de ne pas couvrir les conséquences pécuniaires de leurs erreurs de management.

    -- II propose d’indemniser largement les victimes de ces erreurs…Merci pour elles, mais elles n’ont pas besoin de sa bénédiction pour obtenir réparation !

    -- D’engager des mesures disciplinaires contre trois membres de la direction de la Protection du groupe ; c’est bien le moins…

    -- De « restaurer l’image de Renault et la confiance dans l’entreprise et ses dirigeants » : en les laissant à leur poste, ça ressemble bien à de l’incantation gratuite ou de la méthode Coué !

    -- « De mettre en chantier la refonte de la gouvernance de Renault concernant la protection du groupe, des personnes et de l’information ». Comme d’habitude, en France, ça se termine par la création d’un nouveau comité…d’enterrement ou plus précisément d'un audit, c'est plus sophistiqué et ça a un vague relent de démocratie...par les temps qui courrent, faut bien faire quelques concessions!

    M.Ghosn dit avoir refusé la démission de Pelata pour ne pas ajouter une crise à la crise. Mais c’est une grossière pirouette, la crise n’est pas terminée. La Direction Générale n’est plus crédible ni à l’intérieur, ni à l’extérieur ; elle a démontré à cette occasion qu’elle n’avait aucune considération pour les états de service de la fine fleur de son encadrement, que dans le danger, elle n’avait aucun discernement, que sa vertueuse gouvernance n’est en fait qu’une cynique hypocrisie :

    Qu’est-ce que ce « Comité de Déontologie » qui condamne directement trois cadres dirigeants, court-circuitant toute démarche hiérarchique, et au mépris des principes élémentaires du droit ?

    Qu’est-ce que cette « Ethique » de l’entreprise évoquée lors des licenciements par le Directeur Juridique, Président de ce comité fantoche ? S’il avait un tant soit peu  le sens de l’éthique n’aurait il pas démissionné ainsi d’ailleurs que tous les autres membres ??

    Les certitudes affirmées de M.Ghosn ont volé en éclats dans l’affaire d’espionnage. Puisqu’il reste en place, il faudra attendre fin 2012 pour que ses non moins affirmées certitudes sur le marché de masse des voitures électriques, imposées à toute l’entreprise,  volent, à leur tour, en éclats . Mais les dégâts seront, cette fois, irréversibles !