Google Analytics

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

RECHUTE .

 

RECHUTE ??

 

 

Il y a un peu plus de deux ans, on pouvait lire dans Le Point (n°1902 du 26/02/2009) une longue interview de Carlos Ghosn, interrogé par Marie Bordet sur les conséquences de la crise. Il déclarait : «… il y a quand même un indicateur qui reflète la santé de nos affaires, même si ce n’est pas parfait : la part de marché. Quand les ventes globales de voitures baissent de 20%, 30% ou 40% dans tel ou tel pays, il ne faut plus regarder les volumes mais les parts de marché. Or en 2008, celle de Renault a progressé. Et cela va continuer en 2009. Les segments du haut de gamme sont actuellement très touchés et les petites voitures résistent mieux. C’est plutôt bon pour nous. La crise ne peut pas fournir un alibi à la médiocrité des performances : »

 

On ne pouvait qu’applaudir à ces propos, non sans se dire que cette part de marché de Renault en Europe a baissé de trois points de 11 à 8 % sur ces quatre dernières années (Ghosn) soit plus de 25%....

 

Mais contrairement aux certitudes du Président, en 2009, elle s’est effondrée à 7,7% : c’est vrai que les petites voitures ont mieux résisté…..mais, apparemment, Renault ne l’avait pas prévu et pendant six mois, le réseau a manqué de voitures…mauvaise prévision ou conséquences de la stratégie «free cash-flow » sur les stocks ?? (voir ma note blog du 19/02/2010)

 

En 2010, enfin, la part de marché de Renault a progressé significativement à 8,6% et on pouvait espérer que cette embellie fût stable.

 

Mais voilà que l’A.C.E.A. vient de publier les statistiques d’immatriculation VP Europe du premier quadrimestre 2011 ; et c’est une sévère rechute pour la marque Renault dont la pénétration redescend à 8,0% alors que celle de Dacia continue à progresser à 1,8%. La crise médiatique que vient de traverser notre constructeur ne peut pas, encore, expliquer ce dérapage, car ces chiffres concernent en majorité des livraisons de commandes enregistrées il y a plus de trois mois…en effet, les délais de livraison chez Renault sont anormalement longs : il faut aujourd’hui cinq mois pour une Clio Diesel, par exemple. Bien sûr, ces délais sont de nature à décourager bon nombre de clients potentiels. Il paraitrait que le tsunami japonais aurait des conséquences sur l’acheminement de certaines pièces électroniques ; on peut douter de cet argument en constatant à travers ces chiffres de l’A.C.E.A. que sur ce premier quadrimestre, Nissan a augmenté ses volumes en Europe de 20,2%, portant sa part de marché de 2,8 à 3,5%... Bravo à Nissan !! La tyrannie du « free cash flow » imposée par la Direction Générale explique plus valablement cette situation par ses graves conséquences sur la diminution des stocks de toutes natures et dans tous les secteurs. Le réseau Renault manque donc cruellement de voitures, du moins de celles (diesel) qui se vendent, et c’est un beau gâchis quand on connait le triste taux d’engagement des usines ! 

 

A ceci s’ajoute une grave crise d’imagination produit et des coupes sombres en investissements projets et R&D, confirmées dans le Plan 2016 qui entérine l’abandon des segments haut de gamme du fait de la disparition de la base roulante D : il ne faut donc pas s’attendre à ce que Renault retrouve en Europe sa part de marché d’équilibre qui se situait jusqu’en 2003 autour de 10,6% pour les VP seuls . Pour parler de chiffres précis, en 2004, dernière année Schweitzer, la pénétration de Renault en Europe (15 pays + EFTA) avait commencé à baisser à 10,25 % ; pour le premier quadrimestre 2011, en reprenant le même périmètre pays, la part Renault est de 7,9 %, soit une perte de part de marché VP de 2,3 points, sur un marché estimé à 13 millions, ça représente une perte de 300 000 ventes, soit, en gros, la capacité de deux usines !

 

Beau résultat et félicitations à l’équipe dirigeante actuelle, qui apparemment se cramponne au gouvernail…

 

Au-delà de cet indicateur de la part de marché, reconnu à sa juste valeur par M.Ghosn, les dirigeants disposent d’une batterie d’autres indicateurs fiables qui ne sont malheureusement pas publics :

 

Image, intention d’achat, taux de fidélité, destination des renouvelants de la marque, qualité, satisfaction produit, satisfaction service etc, etc….

 

Mais un Audit du Conseil d’Administration  pourrait se les faire présenter pour avoir une saine analyse de l’état réel de Renault et de la qualité de la gestion de ses dirigeants !

 

Les commentaires sont fermés.