ÜBER ALLES
DEUTSCHLAND ÜBER ALLES !!
Ce week-end de la Pentecôte est à marquer d’une pierre blanche pour le Sport Automobile international.
La célébrissime course d’endurance des 24 heures du Mans s’est terminée par la victoire logique d’une Audi R18 ( ça fera sourire les Anciens de Renault…) devant une Peugeot, à seulement 13 petites secondes. Course très disputée avec deux accidents particulièrement explosifs impliquant la voiture de tête, aux conséquences heureusement très limitées compte tenu de la violence de l’impact. C’est la 25° victoire allemande sur le circuit de la Sarthe: 14 Porsche, 10 Audi+ 1 Bentley !
Le Grand Prix F1 du Canada, couru à Montréal sur le circuit Gilles Villeneuve a vu Jenson Button sur Mac Laren Mercedes ravir la première place à Sebastian Vettel dans le tout dernier des 70 tours à rebondissements…C’est dire le suspens! Mais il fallait une patience certaine pour suivre à la télévision ce Grand Prix qui aura duré plus de 4 heures dont plus de 2 heures de neutralisation à cause de la pluie battante et de multiples et agaçantes interventions de la « safety car » qui ont un peu faussé la course. N’empêche, sur une piste traitresse, particulièrement dans les 10 derniers tours où elle était sèche sur les deux mètres de largeur de la trajectoire et détrempée au-delà, il fallait un sacré gros cœur pour doubler en pneus slik dans ces conditions…A ce petit jeu, ont particulièrement brillé Button, reparti de la dernière position, Weber et, un revenant, Schumacher, qui s’est même, sur deux tours « frotté » avec Vettel pour la première place; avant que la Direction de Course n’autorise le déploiement du DRS (aileron arrière mobile) que ses concurrents directs ont immédiatement utilisé.
Dans ces conditions d’adhérence des plus précaires, il faut un excellent châssis, minutieusement réglé pour ces conditions, mais aussi un excellent moteur, souple à exploiter avec une bonne plage d’utilisation: dans cet exercice périlleux, les autos équipées du Renault et du Mercedes se détachaient assez clairement. En final, le moteur Mercedes, admirablement mené par un Button intraitable a mis fin (provisoirement, espérons le…) à une série incroyable de 6 victoires consécutives du moteur Renault aux mains du talentueux Vettel qui s’est pourtant laissé aller à la petite faute au moment où il ne fallait surtout pas….
Pour revenir au Mans, la course était loin d’être aussi animée. Vers minuit, après l’élimination accidentelle (à 22h40) de la deuxième Audi de tête et le lâcher du « safety car » suite à une interminable intervention de 2h20, on espérait que l’une des quatre Peugeot toujours vaillante allait s’élancer et jouer le lièvre pour essouffler la dernière Audi en course…En fait, c’est le contraire qui s’est passé, cette dernière Audi imposant crânement son rythme, se fixant de rester juste devant les Peugeot avec facilité, donnant l’impression « d’en avoir encore sous le pied »: l’équipe Peugeot l’a d’ailleurs sportivement reconnu, les Audi « étaient un poil plus performantes ».C’est dommage et c’est toujours facile de refaire de la stratégie de course après coup: la prestation de Peugeot est superbe avec ses quatre voitures à l’arrivée, et si près de la victoire, mais ça manque singulièrement de panache! On comprend qu’après le fiasco de 2010 où aucune voiture n’avait terminé, on ait joué la prudence, mais on ne gagne pas souvent prudemment…Sur 4 voitures engagées, on aurait imaginé que l’une d’elles, au moins , soit un peu plus puissante et capable de bousculer le minutieux plan de marche de l‘adversaire; Peugeot sait faire. Il ne faudrait pas que le saint principe de précaution, inscrit dans notre constitution par Chirac devienne une spécialité française…
Quoiqu’il en soit, on retiendra, à la suite de cet exaltant week-end de sport automobile au plus haut niveau que la technologie automobile au sommet se dispute entre allemands et français: Audi et Peugeot en endurance, Renault et Mercedes en F1, sans oublier Citroën en rallies.
Dans l’énorme enjeu du marché automobile mondial, la crédibilité technique liée aux marques et aussi à leur nationalité, a une grande importance et en aura de plus en plus:
Dans 10 ans, les Chinois sauront inonder les marchés d’« entry cars »…Il leur faudra 20 ans de plus pour construire des autos élaborées, distinctives, sophistiquées, qu’on est maintenant, et depuis peu, capables de faire en France, dans des usines françaises, si toutefois on ne laisse pas aller ailleurs le Know-how.
Le 14/06/2011
Commentaires
Jacques tu est un très bon pro de l'observation politique de l'industrie auto international ,d'apres toi quel devrait être la stratégie que RENAULT devrait utiliser pour son avenir au bénéfice de l'emploi en France pour que les chinois ne croquent pas l'industrie auto française et européenne..d'ici 2020.....
A de Leotard,
Pour se protéger contre la future et inéluctable offensive chinoise sur le marché automobile mondial, Renault doit urgemment revoir le plan Renault 2016 "Drive the Change" qui limite la recherche et la gamme de produits.
Il faut au contraire relancer la recherche, l'innovation produit, et la qualité, qui à en croire la dernière enquête JD.Power n'est toujours pas satisfaisante: pas étonnant tant que les "cost-killers" ont toujours le dernier mot! Il faut progressivement restructurer la gamme de produits vers le haut (segments D, cross-over, sport-ut, pick up de loisirs et autres segments à découvrir...) car les "entry-cars seront la première cible des chinois. Cela suppose aussi de trouver un autre axe de développement pour Dacia que de venir sur le terrain de Renault : je pense au futur monospace compact Dacia.
Jacques, j'ai cru entendre que le patron de Renault (CG) souhaitait lancer Nissan dans la compétition automobile. Qu'il souhaitait aussi réduire la part de Renault dans le capital de Nissan et parallèlement augmenter la part de Nissan dans celui de Renault... Peut-on craindre des transferts de compétence, de leadership, de savoit-faire allant plutôt au profit de Nissan que de Renault qui pourtant est supposé contrôler les deux constructeurs?
à D.Leconte:
Je ne connais pas la stratégie de Nissan en compétition, mais on a vu apparaitre au début de l'année la marque Infiniti en tant que sponsor de l'écurie Red Bull (-Renault ??) en F1, ce qui doit déjà représenter un copieux budget; le motoriste de la prestigieuse écurie a tendance à dévisser de son statut de premeir sponsor malgré ses succès brillantissimes....à cette occasion,il faut rappeler que les moteur diesel 4 et 6 cylindres de Renault, pourtant parmi les plus modernes et efficces de la gamme ne sont pas jugés dignes d'équiper les véhicules Infiniti par M.Ghosn et que c'est une des raisons du rapprochement avec Daimler...il faut ajouter que ces moteurs ont été conçus chez Renault sous la direction à l'époque d'un japonais de Nissan et investis par Renault, notamment le 6 cylindres dont Nissan est le seul client du fait du renoncement de Renault en Gamme Haute!
Les transferts de compétence, de know-how sont le jeu normal de ce genre d'alliance et ils doivent rester équilibrés: c'est tout le problème! Il serait souhaitable que l'actionnaire principal de Renault passe des vaines rodomontades à des mesures concrètes et pratiques; par exemple nommer un audit extérieur indépendant et compétent pour juger des réelles synergies de l'alliance. Enfin, on rappellera que la prise de contrôle de Nissan par Renault en 1999 devait,selon MM.Ghosn et Schweitzer permettre à Renault de s'implanter plus facilement sur les marchés américains et asiatiques...qu'en est-il 12 ans après ??