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Cheinisse-ex-Renault - Page 24

  • POISSON d'AVRIL ??

    POISSON d’AVRIL ?                                                                                                               01/04/10

     

    On apprend à l’instant qu’une très forte explosion vient de ravager un parking de surface de Boulogne-Billancourt (Hauts de Seine), miraculeusement sans faire de victimes graves. Les  pompiers arrivés très rapidement sur les lieux doivent combattre un gigantesque incendie déclenché par l’explosion ; les dégâts matériels sont considérables. Il semble qu’une bombe ait été placée dans une petite voiture qui a été complètement détruite au point qu’il est impossible de l’identifier en première approche. En outre un liquide douteux, brûlant et acide a été projeté à plusieurs dizaines de mètres à la ronde attaquant la peinture des autos garées autour, au point de la faire bouillonner.

    A l’évidence, il s’agit d’un attentat ; la police enquête, le Plan Vigipirate est renforcé sur toute l’Ile de France.

    Troublant !....

    Il se trouve qu’en apprenant cette nouvelle sur un flash spécial de FIP,  j’étais en train de lire, avec  la plus grande attention la notice de la petite camera Sony HD que je venais d’acheter. J’étais perturbé par le luxe de précautions à prendre en ce qui concerne la batterie au lithium-ion ;

    «- ne la démontez pas.

       -n’écrasez pas la batterie et ne l’exposez pas à des chocs ou une pression, tels qu’un coup de marteau, une chute ou un piétinement.

       -n’exposez pas la batterie à des températures supérieures à 60° comme en plein soleil ou dans un véhicule garé au soleil…………….. » »

    De là, à ce que mon imagination ne parte en vagabondage…: on a eu ce jour un très bel après-midi ensoleillé et chaud…enfin ! Et si ?  et si cette petite voiture non identifiable était un prototype de voiture électrique…

    Pensez- y : Sony déploie ce luxe de précautions pour une malheureuse toute petite batterie d’une capacité de 7 wh. Alors que pour animer un véhicule électrique de 1200 à 1500 kgs (poids mini pour un VE d’une autonomie réelle de 120 kms) il faut une batterie de 20 Kwh., soit, en gros, 3000 fois plus que celle de ma petite camera ….

    Je vais suivre cette enquête avec le plus grand intérêt !

  • Renault, Résultats 2009, Perspectives.

     

     

     

    RENAULT : Résultats 2009 et Perspectives                                                            le 18/02/2010

     

     

    Ce jeudi 11 février, Renault présentait ses résultats 2009: exercice difficile, quand il s’agit d’annoncer une perte de plus de 3 milliards d’Euros…

    La crise a imposé de réduire la voilure et le seul objectif pour l’exercice 2009 était, si l’on peut dire, de rester à flot…en gardant un « free cash flow » positif ; objectif atteint, et reconduit pour 2010 !

    Cette tactique « courtermiste » ne va pas sans danger quand elle est ainsi reconduite sur deux ans:

    Une des premières mesures faciles pour augmenter le cash flow est de réduire les stocks de tous ordres: véhicules, organes mécaniques, composants, pièces, matières premières. Mais à ce jeu , pervers quand on n’en connait pas les limites exactes, les industriels de Renault ont été pris à contre pied, quand, sous l’effet d’incitations fiscales, au demeurant bien prévisibles, la demande commerciale a augmenté dès le début de l’année: la production paralysée par la diminution « vertueuse » des stocks n’a pas pu suivre et, pendant environ six mois le Réseau a manqué de voitures et regardé ses clients partir à la concurrence acheter l’auto qu’ils ne pouvaient pas avoir dans l’immédiat chez leur constructeur.

    Si on analyse le marché européen V.P. (Véhicules Particuliers, le seul pour lequel sont publiées des statistiques détaillées…) , à fin juin 2009, Renault avait perdu 114000 immatriculations par rapport à l’année 2008 alors que Fiat n’en avait perdu que 8000, Ford 26000, et VW en avait même gagné 12000...Sur ces 114000 ventes perdues sur le premier semestre, on peut estimer, généreusement, que la moitié se sont reportées en portefeuille pour livraison sur le deuxième semestre, mais, l’autre moitié a bel et bien été gagnée par les concurrents car la majorité des clients n’a plus la patience d’attendre quatre mois, voire plus, qu’on veuille bien leur livrer leur Twingo, Clio, Mégane, ou Laguna.

    Ce zèle sur les stocks a donc coûté à Renault entre 50000 et 60000 véhicules, soit en ordre de grandeur, un manque à gagner de 50 à 100 millions d’euros selon le mix des voitures perdues!

    On citera aussi pour mémoire, le mécontentement des clients dont la voiture est immobilisée en atelier pendant huit ou dix jours parce qu’on attend une pièce normalement livrable en 24 heures.

    A fin janvier 2009,la part de marché VP Europe de Renault était tombée à 6,6% pour 7,6 moyenne année 2008, reléguant la marque en sixième position: ça commençait bien mal!

    Mais rassurons nous, on a fini l’année « sur les chapeaux de roue », faisant dire à Patrick Pelata, Directeur Général que «  la marque Renault a connu la progression en part de marché la plus importante en Europe au second semestre », taisant, mais c’est le jeu, qu’elle avait connu la progression inverse au premier semestre et surtout, qu’au total, à fin 2009, la part de marché Europe de Renault, VP+VU est de 8,2%, pour 8,3% en 2008 (source A.C.E.A.) En six ans, elle a perdu 2,6 points de pénétration, soit plus de 400000 véhicules par an !

    C’est un beau gâchis, car la crise aidant, Renault avait une occasion historique de se « refaire » sur cette année 2009 pour deux raisons:

    -- Au-delà de Dacia, la gamme Renault est plus robuste que celles de ses concurrents en marché de crise car elle dispose en propre, de trois lignes de produit d’entrée de gamme: Twingo, Clio 2 et Clio 3, alors que ses concurrents directs n’en ont que deux, tout au plus.

    -- 2009 était la première année pleine de commercialisation de la nouvelle gamme Mégane 3, ce qui se traduit normalement par une forte poussée de volumes, ce d’autant que les lancements à gros tirage se sont poursuivis cette année avec les Scenic.

    Une autre mesure efficace pour améliorer le cash flow est de taper dans les dépenses non productives à court terme:

    C’est le cas des dépenses de Recherches et Développements qui ont été réduites de 26% ! On nous dit que ça ne remet pas en cause les projets stratégiques…On peut en douter tant Renault a pris de retard sur ses concurrents dans des techniques porteuses de progrès en économies d’énergie telles que l’injection directe d’essence, les motorisations hybrides ou le downsizing.

    Mais au-delà de cette économie de cash, la D.G. a passé « un Contrat Social de crise » qui a fait passer les salariés de la région parisienne, dont les ingénieurs du Technocentre de Guyancourt, à la semaine de quatre jours!

    Bravo pour la paix sociale, mais quid de l’avenir ??

    On en aura une idée précise sous quelques jours quand sera publié l’excellent indicateur des Brevets Déposés, révélateur de la capacité d’innovation des constructeurs.

    Autre risque majeur, les investissements corporels ont été diminués de 36%. Quand on connait la rigueur de gestion de Renault, on imagine qu’il n’y avait pas beaucoup de mauvaise graisse dans ce domaine qui concerne à 80% les dépenses pour le renouvellement des produits et organes divers; il est donc probable qu’on a décidé de retarder des programmes ou décaler les plus coûteux. Renault se vante aujourd’hui d’avoir la plus jeune gamme d’Europe, qu’en sera-t-il dans deux ou trois ans ?? Par exemple, quand on apprend au détour de la polémique sur la délocalisation de la Clio 4 que celle-ci sera lançée en 2013, on a vite fait de calculer que ça fera huit ans de vie pour ce produit, pilier de la gamme et que face à une majorité de concurrents étrangers renouvelés, ce sera difficile à gérer…

    D’autres mesures concernent les coûts de revient; en 2009, 213 millions ont été gagnés sur les Achats et l’objectif 2010 est un gain de 400 millions sur le même poste. C’est une utopie de penser qu’on peut obtenir impunément tous les ans 5 ou 7 % de gain chez les fournisseurs: cela mène inexorablement à une dégradation de la pièce fournie, soit en prestation produit, soit en qualité/fiabilité : même Toyota s’y est brulé les ailes… et ça devrait servir de leçon aux zélés cost-killers: l’image de qualité de Renault n’est pas telle qu’il puisse prendre des risques en ce domaine. .

    En conclusion, le meilleur moyen d’augmenter la marge opérationnelle d’un constructeur automobile est de développer ses volumes grâce à des produits attractifs et innovants. Avec une gamme jeune et riche de produits adaptés, et un portefeuille de commandes encore bien garni, Renault démarre l’année 2010 dans les meilleures conditions pour faire de bons scores et redynamiser le moral des forces vives de l’Entreprise; restera à la Direction Générale à transformer l’essai en prenant les décisions produit adéquates pour le moyen et long terme.

  • 25 Ans !

    L’année 2009 se termine sans que Renault n’ait jugé bon de fêter dignement le 25°anniversaire de deux de ses produits emblématiques, nés en 1984 : la Renault 25 et l’Espace.

    On peut comprendre que notre grand constructeur soit un peu gêné en la circonstance, sa Gamme Haute faisant lamentablement naufrage : La production de l’agressive Vel Satis a été arrêtée à Sandouville en Novembre dernier, sans remplaçante, comme avant elle, l’Avantime…L’Espace attend le même sort puisque sept ans après avoir été repris à Matra, dont les capacités de production avaient été jugées trop limitées,  il n’a pas de remplaçant dans les tuyaux. Pire encore, Laguna 3, accrochée à un segment de gamme beaucoup plus porteur de volumes n’arrive pas à percer, se trainant à moins de la moitié de ses objectifs de volumes, complètement distancée, malgré ses qualités, par ses concurrentes directes : V.W. Passat, Ford Mondeo sans parler des Audi A4, BMW série3, Mercedes Classe C, abusivement classées par les marketeurs dans un segment supérieur.

    Pourtant « Renault Contrat 2009 », lancé en grande pompe en février 2006 par Carlos Ghosn, prévoyait de « doubler le nombre de véhicules vendus à un prix supérieur à 27000 euros, valeur habituellement retenue comme définition du Haut de Gamme »…

    Les résultats de Renault sur ce segment, en principe, le plus rémunérateur se révèlent catastrophiques ; et ce n’est pas, comme le suggèrent nos constructeurs nationaux, une fatalité, pour les constructeurs généralistes : les Groupes Volkswagen et Toyota qui y réussissent parfaitement, le démontrent clairement!

    Pour revenir à la  Renault 25, après un début contesté à cause d’un niveau de qualité déplorable, l’évolution « phase 2 » lancée en 1988 relança brillamment le modèle, qui, finalement, sur huit ans fut produit à 780000 unités…pour, environ, 62000 Vel Satis.

    En 1988, la part du Haut de Gamme dans la production de la R.N.U.R. , malgré son handicap de statut d’entreprise nationalisée auprès de clientèles d’entrepreneurs, s’élevait à 25% .  (en gros : 100000 R25 +30000 Espace + 320000 R21 )

    En 1998, cette part n’était déjà plus que de 14%  (23000 Safrane + 67000 Espace + 220000 Laguna)

    En 2008, 20 ans après et trois P.D.G. plus loin, cette part de Haut de Gamme est tombée à 7% malgré l’investissement sur une nouvelle offre : le Koleos !      (1700 Vel Satis +22000 Espace + 81000 Laguna  + 55000 Koleos )

    Les raisons de ce naufrage sont multiples : conceptuelles, techniques, commerciales, mais j’en vois trois principales :

    n  Un niveau de qualité anarchique : En 1986, Raymond Levy avait imposé à l’entreprise une démarche qualité rigoureuse qui porta rapidement ses fruits ; dès 1988 la R25 atteignit le meilleur niveau européen en taux de défaillances mesuré, ainsi que la R19.

    10 ans après, la nomination par Louis Schweitzer d’un directeur de la qualité surtout opportuniste  et le déploiement  par son futur remplaçant d’un « cost killing » effréné plongèrent la qualité des produits Renault dans les abîmes : Laguna2, lancée en 2000 ne s’en remis jamais.   On ne peut pas demander aux fournisseurs qui supportent plus de 70% du coût de l’auto de baisser leurs prix de 5% tous les ans sans qu’il ne se passe des choses en termes de qualité et de prestation !

    Depuis, Carlos Ghosn maintenant P.D.G. a remis la pression sur la qualité, mais chaque campagne d’économies ramène des risques graves en ce domaine.

    D’autres concurrents, dont certains  des plus renommés ont connu aussi des problèmes de qualité, mais ils réagissent plus vite et surtout assument complètement leurs responsabilités en clientèle.

     

    n  Au niveau technique, des motorisations toujours en retrait par rapport aux meilleurs concurrents : les clients attendent plus du multi Champion du Monde de F1 ! Plus on monte en gamme et plus la Technique au sens large est prise en compte par la clientèle et, la motorisation est le domaine où la technique est la plus voyante.

     

    n  Enfin, conceptuellement, Renault est en panne d’innovation depuis 12 ans…Il est impardonnable, par exemple, d’avoir attendu si longtemps pour aborder le nouveau créneau Haut de Gamme des Sport-Ut ou Crossover   et de le faire avec un produit très banal : le Koleos ! Et ce n’est pas une stratégie Design complètement erratique allant selon les produits d’un bio-design consensuel universel à un retro-design provocateur et tapageur qui peut donner le change.

     

    1984 a aussi laissé le souvenir d’une année « Horribilis » pour la Régie : Un troisième lancement important eut lieu  cette année là, celui de « Super5 » remplaçant la célébrissime R5 et ce fut l’échec, la 205 de Peugeot reprenant   la main, déclenchant une grave hémorragie de clientèles vers le concurrent…

    Cet échec, ajouté à d’autres dysfonctionnements eurent pour conséquences des résultats catastrophiques constatés en fin d’année, obligeant  l’Etat  actionnaire à prendre des mesures drastiques pour éviter la faillite :

    -          Une perte nette de 11,7 milliards de francs (soit 3,26 milliards d’euros 2007)     

    -          Une dette cumulée de 57 milliards de francs (soit 14,8 milliards d’euros 2007

    -          Et finalement le « remerciement » par le Premier Ministre de Bernard Hanon, P.D.G. à l’époque…

    25 ans après, les comptes du premier semestre de l’exercice 2009, révèlent une perte nette du groupe Renault  de 2,7 milliards d’euros et un endettement de 7,2 milliards d’euros, et le P.D.G., Carlos  Ghosn  a été reconduit dans ses fonctions par les actionnaires …      

     

    Le 15 décembre 2009