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Cheinisse-ex-Renault - Page 16

  • ÜBER ALLES

    DEUTSCHLAND ÜBER ALLES !!

     

    Ce week-end de la Pentecôte est à marquer d’une pierre blanche pour le Sport Automobile international.

    La célébrissime course d’endurance des 24 heures du Mans s’est terminée par la victoire logique d’une Audi R18 ( ça fera sourire les Anciens de Renault…) devant une Peugeot, à seulement 13 petites secondes. Course très disputée avec deux accidents particulièrement explosifs impliquant la voiture de tête, aux conséquences heureusement très limitées compte tenu de la violence de l’impact. C’est la 25° victoire allemande sur le circuit de la Sarthe: 14 Porsche, 10 Audi+ 1 Bentley !

    Le Grand Prix  F1 du Canada, couru à Montréal sur le circuit Gilles Villeneuve a vu Jenson Button sur Mac Laren Mercedes ravir la première place à Sebastian Vettel dans le tout dernier des 70 tours à rebondissements…C’est dire le suspens! Mais il fallait une patience certaine pour suivre à la télévision ce Grand Prix qui aura duré plus de 4 heures dont plus de 2 heures de neutralisation à cause de la pluie battante et de multiples et agaçantes interventions de la « safety car » qui ont un peu faussé la course. N’empêche, sur une piste traitresse, particulièrement dans les 10 derniers tours où elle était sèche sur les deux mètres de largeur de la trajectoire et détrempée au-delà, il fallait un sacré gros cœur pour doubler en pneus slik dans ces conditions…A ce petit jeu, ont particulièrement brillé Button, reparti de la dernière position, Weber et, un revenant, Schumacher, qui s’est même, sur deux tours « frotté » avec Vettel pour la première place; avant que la Direction de Course n’autorise le déploiement du DRS (aileron arrière mobile) que ses concurrents directs ont immédiatement utilisé.

    Dans ces conditions d’adhérence des plus précaires, il faut un excellent châssis, minutieusement réglé pour ces conditions, mais aussi un excellent moteur, souple à exploiter avec une bonne plage d’utilisation: dans cet exercice périlleux, les autos équipées du Renault et du Mercedes se détachaient assez clairement. En final, le moteur Mercedes, admirablement mené par un Button intraitable a mis fin (provisoirement, espérons le…) à une série incroyable de 6 victoires consécutives du moteur Renault aux mains du talentueux Vettel qui s’est pourtant laissé aller à la petite faute au moment où il ne fallait surtout pas….

    Pour revenir au Mans, la course était loin d’être aussi animée. Vers minuit, après l’élimination accidentelle (à 22h40) de la deuxième Audi de tête et le lâcher du « safety car » suite à une interminable intervention de 2h20, on espérait que l’une des quatre Peugeot toujours vaillante allait s’élancer et jouer le lièvre pour essouffler la dernière Audi en course…En fait, c’est le contraire qui s’est passé, cette dernière Audi imposant crânement son rythme, se fixant de rester juste devant les Peugeot avec facilité, donnant l’impression « d’en avoir encore sous le pied »: l’équipe Peugeot l’a d’ailleurs sportivement reconnu, les Audi « étaient un poil plus performantes ».C’est dommage et c’est toujours facile de refaire de la stratégie de course après coup: la prestation de Peugeot est superbe avec ses quatre voitures à l’arrivée, et si près de la victoire, mais ça manque singulièrement de panache! On comprend qu’après le fiasco de 2010 où aucune voiture n’avait terminé, on ait joué la prudence, mais on ne gagne pas souvent prudemment…Sur 4 voitures engagées, on aurait imaginé que l’une d’elles, au moins , soit un peu plus puissante et capable de bousculer le minutieux plan de marche de l‘adversaire; Peugeot sait faire. Il ne faudrait pas que le saint principe de précaution, inscrit dans notre constitution par Chirac devienne une spécialité française…

    Quoiqu’il en soit, on retiendra, à la suite de cet exaltant week-end de sport automobile au plus haut niveau que la technologie automobile au sommet se dispute entre allemands et français: Audi et Peugeot en endurance, Renault et Mercedes en F1, sans oublier Citroën en rallies.

    Dans l’énorme enjeu du marché automobile mondial, la crédibilité technique liée aux marques et aussi à leur nationalité, a une grande importance et en aura de plus en plus:

    Dans 10 ans, les Chinois sauront inonder les marchés d’« entry cars »…Il leur faudra 20 ans de plus pour construire des autos élaborées, distinctives, sophistiquées, qu’on est maintenant, et depuis peu, capables de faire en France, dans des usines françaises, si toutefois on ne laisse pas aller ailleurs le Know-how. 

    Le 14/06/2011

  • PCHITT !

     

    PCHITT…..

     

     Donc,  c’est fait, c’est Carlos Tavares qui remplace Patrick Pelata !

     Pourquoi pas ? Profil semblable de l’Ingénieur qui a réussi, carrière similaire très Renault-Nissan ; Tavares avait déjà remplacé Pelata chez Nissan en 2004 au poste très important de patron de la stratégie produit et du product-planning. De plus Tavares quitte Nissan sur un joli succès dans sa dernière mission de responsable des activités Amériques : depuis le début de l’année les ventes de Nissan sur le marché US sont en hausse de 23% après 18% en 2010. Seul bémol, les indices qualité JD.Power de la marque sont dans la moyenne basse…On prête aussi au personnage plus d’enthousiasme et de vision envers le produit automobile !

     Quoiqu’il en soit, ce sont l’un et l’autre des hommes de Ghosn à qui ils doivent le brillant développement de leur carrière et il serait étonnant que le nouveau directeur opérationnel délégué puisse s’opposer au PDG dans l’exercice de ses fonctions…Et malgré les inquiétants échecs commerciaux qui se confirment de jour en jour, Monsieur Ghosn entend bien rester le Patron !

    On pouvait lire ça et là que le Ministre de l’Industrie voulait donner plus d’autonomie au poste de directeur général délégué aux opérations. Pchitt, il semble bien que ce soit raté et que ce soit précisément le contraire qui se passe : dans le communiqué de presse officiel de Renault daté du 30 mai, annonçant cette nomination, il est bien précisé que Carlos Tavares « contribuera » à la mise en œuvre du Plan Renault 2016, « sous la direction opérationnelle de Carlos Ghosn ». Le petit nouveau n’a donc pas la responsabilité pleine et entière de l’exécution opérationnelle du Plan ; ça vaut d'ailleurs mieux pour lui, puisqu’il n’a pas été impliqué dans ce plan qui, je le rappelle prévoit une baisse continue des frais de R&D, et des investissements projets et, la sortie du Haut de Gamme par l’abandon de la plateforme D….le contraire de ce qui pourrait ramener Renault sur le marché à moyen terme. 

  • Renault: attention l'Etat voudrait s'en mêler!

    RENAULT: attention, l’ETAT voudrait s’en mêler !

     Le Figaro d’hier (24 mai) nous relate les réflexions, à voix basse, qui animent le Ministère de l’Industrie, quant au remplacement de P.Pelata chez Renault. Il n’y aurait pas de contestation sur la candidature qui tient la corde, celle de Carlos Tavares, mais sur le contenu de sa future mission et le positionnement du poste, que l’Etat souhaiterait enrichi, plus indépendant du PDG; je traduirais très librement, genre C.E.O., pour « Chief Executive Officer », à l’américaine.

    C’est tout de même étonnant que l’Etat, premier actionnaire avec 15%, mais doté d’une forte capacité d’intrigue au sein du Conseil d’Administration ait laissé celui-ci renouveler le mandat de Carlos Ghosn à la Présidence de Renault et, quelques semaines après, il ne cesse de lui cirer la planche et de l’empêcher d’exercer, comme il l’entend, son mandat de patron…Magouilles de politiques qui n’ont pas eu le courage de prendre les décisions radicales qui s’imposaient dans les instances idoines!

    Quoiqu’il en soit et quelque soit le scénario négocié, l’Etat veut imposer aux dirigeants de Renault, comme priorité, la stratégie industrielle: et c’est encore une erreur de gens pressés qui ne connaissent rien à l’industrie, automobile particulièrement. Les délocalisations sont certes un problème, mais, avant cela, les pertes de clients et donc de positions commerciales de Renault sont autrement plus préoccupantes: je rappelais dans la note précédente de ce blog qu’en six ans, les six années Ghosn-Pelata, Renault a perdu 2,3 points de part du marché V.P. Europe, soit environ 300 000 ventes par an, soit presque la capacité de deux usines. or, les surcoûts d’une usine mal engagée, comme Sandouville, sont plus importants que les écarts de localisation…

    Construire des autos, où que ce soit, c’est relativement facile, les vendre, au bon prix, c’est autre chose!

    Pour Renault, la priorité des priorités, c’est la stratégie produit; et c’est-ce qu’il faut avoir en tête dans la réorganisation de la gouvernance de l’entreprise et le choix du futur Directeur Général; il faut que ce personnage ait cette vision produit et les moyens de la faire aboutir pour la sortir de l’ornière, et, ça prendra du temps, trois ans au minimum. Et, il ne suffit pas d’être ingénieur ou, designer, ou commerçant, ou financier ou économiste, pour avoir cette sensibilité, il faut être tout ça à la fois. Le produit automobile a cette particularité d’être hautement subtil, partagé entre émotionnel et rationnel et surtout pas équilibré!

    C’est clairement cette vision produit qui a manqué au duo Ghosn-Pelata. Les délais de conception sont longs dans l’automobile et, dans un premier temps, ils ont du gérer des produits discutables planifiés par l’ancienne équipe Schweitzer-Douin, mais trois ou quatre ans après, soit en 2008-2009, on attendait du nouveau Renault qu’il sauvegarde la tradition d’innovation dans les gênes de la marque depuis sa résurrection en 1945 et c’est le contraire qui s’est passé: adoptant une stratégie de gestionnite sans imagination ,court-termiste et sans avenir, polarisée par le cours de l’action et la création éphémère de valeur pour l’actionnaire, on s’est appliqué à économiser sur les frais de R&D et les investissements projets, pour se réfugier dans la dégénérescente tactique du « Badging » qui consiste à essayer de vendre sous la marque et l’espérance Renault des produits empruntés aux partenaires de l’Alliance, comme Koleos et Latitude.

    Reste bien sûr le PARI de la voiture électrique que M. Ghosn se fait fort de gagner…Mais, là encore, au niveau du produit, c’est une intense déception: Zoé qui sortira en 2012 sera la première auto européenne spécifique électrique; on aurait souhaité quelle apparaisse d’emblée révolutionnaire dans sa forme, ses proportions, genre la Twingo en 1992...Or elle se présente comme une bonne petite bourgeoise thermique classique, même si son design est plutôt agréable à regarder…Ce n’est sûrement pas ce qu’attendent les quelques futurs clients enthousiastes de leur choix écolo qui souhaitent afficher leur différence. C’était pourtant l’occasion unique de remettre en cause l’architecture classique des autos, libérées des contraintes lourdes du thermique que sont, par exemple: échappement, refroidissement, filtre à air, carter d’huile etc.

    Bon courage au futur D.G.!

    L’intervention de l’Etat risque fort, une fois de plus, d’être celle de l’éléphant dans le magasin de porcelaine à l’instar de ce qui s’était passé lors du rapprochement avec Volvo ou dans la foulée avec Mitsubishi !

    Le 25/05/2011